Célébration du Lavage de la Madeleine à Paris
Le Lavage de la Madeleine a ses racines dans les lavages d’églises qui sont réalisés dans la région brésilienne de Bahia depuis au moins deux siècles, notamment le Lavage de l’Église du Nossho Senhor du Bonfim, qui est une des expressions les plus importantes et participés des festivités pré-carnavalesques de la ville de Bahia. Ce « Lavagem » constitue un élément syncrétique car deux des communautés religieuses les plus présentes sur le territoire de Bahia y participent : celle catholique et celle candomblé. Cette pratique a été déclarée patrimoine culturel immatériel brésilien par le Gouvernement du Brésil en 2013.
À Paris, le Lavage prend la forme plus large de Festival de la culture brésilienne, tout en conservant la partie plus traditionnelle et rituelle : le balayage des marches de l’église de la Madeleine. Ce rituel est réalisé par des femmes qui portent des vêtements traditionnels bahianais, blancs, après la prière du prêtre catholique de la Madeleine et d’un babalorixa (prêtre suprême du Candomblé), venu de la région de Bahia. Elles jettent, à l’aide d’autres personnes, de l’eau parfumée et des fleurs, puis elles balayent les marches devant l’église, au milieu de la foule qui se concentre devant l’église.
Ce rituel coïncide avec la fin d’un long cortège qui se déroule dans les rues de Paris. Le défilé incorpore différentes expressions issues de la culture bahianaise et brésilienne : en tête du cortège il y a les bahianaises vêtues en blanc, accompagnées par le babalorixa, qui réalise un rituel candomblé (padê de Exu) dans la rue, au moment du départ du défilé. Au deuxième rang suit l’ensemble de batucada Batalà, qui participe avec ses percussions festives au Lavage de la Madeleine depuis la première édition. On trouve ensuite d’autres groupes de percussions (batucada et autres styles, comme le maracatu), mais aussi différents équipes de capoeira et de danse de groupe ; la majorité d’entre eux est également vêtu en blanc aussi. Un trio eletrico (camion équipé de son) clôt le cortège, pour proposer un concert itinérant de musique populaire brésilienne. Roberto Chaves (organisateur de la manifestation) y participe avec ses invités.
Pendant les jours qui précédent le défilé et le rituel du lavage, différentes activités sont organisées par l’association Viva Madeleine, organisatrice de l’événement. Le Festival, qui dure environ une semaine, débute avec une messe à l’église de la Madeleine, célébrée en français, en portugais et en yoruba avec la participation du Père catholique Brian McCarthy et du Pai de santo Raimundo Chaves. Les jours suivant la messe, un marché de produits typiques de la région de Bahia, essentiellement gastronomiques, s’installe dans la cour arrière de l’église de la Madeleine. Une scène accueille différents concerts de musique brésilienne, samba notamment. D’autres activités culturelles au tour du Brésil sont organisées dans tout Paris, comme des expositions de photos ou des ateliers de danses et percussions brésiliennes, pour s’initier aux animations présentées lors du cortège.
Le Festival du Lavage de la Madeleine, arrivé en 2015 à sa quatorzième édition, représente désormais un des événements principaux de l’été parisien. Une célébration qui n’est pas seulement la reproduction d’un rituel originaire de Bahia mais aussi une façon originale d’afficher le riche patrimoine culturel de la diaspora brésilienne en Île-de-France.
En partenariat avec la Direction des
Patrimoines du Ministère de la Culture
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